Depuis que nous avions décidé de publier quasi quotidiennement nos journaux respectifs avec Artus sur Instagram, plusieurs centaines de personnes ont commencé à nous suivre et à commenter nos textes. Notre histoire est pourtant assez banale. Nous sommes un couple d’artiste/journaliste qui comme beaucoup ont décidé de quitter Paris pour s’installer à la campagne avec nos deux enfants. Et puis, nous avons fait la connaissance de Marla et de Raoul, un couple de paysans engagés, proches de l’Anthoposophie, pratiquant avec ferveur la biodynamie, potentiellement destructeurs d’antennes 5G et bien d’autres choses encore …
Lire la suiteRaoul Troyès - Journal
Depuis que nous avions décidé de publier quasi quotidiennement nos journaux respectifs avec Artus sur Instagram, plusieurs centaines de personnes ont commencé à nous suivre et à commenter nos textes. Notre histoire est pourtant assez banale. Nous sommes un couple d’artiste/journaliste qui comme beaucoup ont décidé de quitter Paris pour s’installer à la campagne avec nos deux enfants. Et puis, nous avons fait la connaissance de Marla et de Raoul, un couple de paysans engagés, proches de l’Anthoposophie, pratiquant avec ferveur la biodynamie, potentiellement destructeurs d’antennes 5G et bien d’autres choses encore … Nous étions tombés fous amoureux d’eux, et eux de nous et puis tout s’était emballé… Une éditrice au sein d’une grande maison voulait nous publier, une agent littéraire nous jurait qu’elle pourrait mener notre histoire jusqu’aux grands prix où elle avait hissé plusieurs auteurs. Mais nous, nous ne rêvions que d’une chose, raconter l’histoire de Marla et Troyès sous la forme d’un roman, pour continuer à faire vivre notre histoire mais aussi et surtout pour partager avec le plus grand nombre ce que nous allions découvrir.
Extrait :
Mardi 1er septembre
"Marla était d’une humeur étrange lorsque nous sommes arrivés avec nos bagages sur l’exploitation agricole d’Héry. Elle nous avait demandé d’arriver à 6h car c’était l’heure à laquelle il fallait se mettre au travail. Nous n’avions pas discuté ses ordres avec Artus.Nous avions laissé les enfants dormir dans la grande maison et il était convenu que la nounou fraichement engagée dorme chez nous et prenne les choses en main dès leur réveil. D’ici à deux jours, ce serait la rentrée des classes. Anatole allait retourner dans la petite école du village que nous avions délaissée pour nous réinstaller à Paris, et Haydée irait deux jours par semaine dans la crèche du village voisin. Peut-être avait-ce été une erreur d’emménager dans le 6e arrondissement l’année dernière ? Rester là nous aurait fait faire des économies considérables, si on compte le prix de la location d’un appartement, son aménagement, et surtout compte tenu de la crise qui eut un impact important sur nos revenus respectifs. C’est à ça que je pensais au moment où nous sommes entrés par la petite porte qui mène dans la cuisine de la ferme de Marla et Troyès. La pièce est identique au souvenir que j’en ai gardé, lors de notre première visite quelques mois plus tôt. Sans charme, encombrée. Marla nous offre un café froid et nous invite à déposer nos affaires dans un coin « nous verrons ça plus tard, les chambres ne sont pas encore prêtes, et j’ai pensé que vous seriez mieux pour écrire chacun dans des pièces différentes le soir ». C’était donc bien de ça dont il s’agissait, il nous fallait raconter son histoire ainsi que celle de Raoul, comprendre le fonctionnement de la ferme et commencer à déchiffrer les raisons de leurs engagements.
Je bus rapidement le café froid sans jeter le moindre regard à Artus. Je ne savais plus très bien ce qui nous avait mené ici. L’ennui ? Le désir ? Ou une réelle curiosité que nous n’arrivions plus à satisfaire dans notre quotidien, dans cette vie de famille qui formait désormais un carré clos et parfait. A la magie de nos dates de naissance qui se succédaient, 20, 21, 22 et 23, venait désormais s’ajouter une énigme. Ne manquait-il pas quelque chose à ce carré impeccable ? Je schématisais un instant des lignes le traversant et le coupant en son centre en un point névralgique… Puis, je me dis que nous ne connaissions pas encore la date de naissance de Marla. Et ce fut donc la première question que je lui posais au cours de cette journée passée à ses côtés, dans sa vie de jeune femme révoltée ou résignée, je ne savais pas trop. Là, dans la grange où elle s’occupait des veaux à 6h15 du matin « C’est quoi ta date de naissance ? »
Marla est née le …"